Suppression des ZFE en France : est-ce une bonne nouvelle, notamment pour les camping-cars ?
- bdepierre
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Source : Article d'Antoine CHAPENOIRE paru le 29/05/2025 dans les actualités du magazine Le Monde du Camping-Car.

Une majorité de députés a voté la suppression des ZFE : 98 voix pour, 58 voix contre, nous indique le Figaro. L’article avait été introduit en commission à l’initiative des députés LR et RN, mais des députés de groupes variés ont joint leur voix (UDR, LFI, et “quelques députés macronistes”, selon lemonde.fr).
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C’est quoi, au fait, les ZFE ?
Les Zones à Faible Emission ont été instituées par la loi Climat en 2019. Ces périmètres géographiques sont ensuite déterminés localement. La réglementation de circulation des véhicules se décide ensuite dans chaque ZFE, en fonction de la qualité de l’air. Les interdictions de circuler (qui peuvent aussi être des restrictions horaires), s’appliquent en fonction de la classification Crit’Air des véhicules. Les véhicules anciens, les véhicules thermiques sont donc les plus susceptibles d’être visés. 25 ZFE ont déjà été mises en place en France (mais les restrictions de circulation sont encore restées rarissimes). Il s’agit plutôt de zones urbaines et péri-urbaines. Ni le nombre des ZFE, ni leur étendue, n’était définitive. Elles avaient encore vocation à se développer.
Le principal effet de la suppression des ZFE, c’est qu’une localité ne peut plus restreindre la circulation de telle ou telle catégorie de véhicule lorsque l’air est trop pollué.
La suppression des ZFE est-elle une bonne nouvelle pour les camping-cars ?
Enfonçons d’abord une porte ouverte : la pollution n’est une bonne nouvelle pour personne. Ce dont nous parlons ici, c’est du système des ZFE, de ses qualités et de ses défauts. Pour une partie des camping-caristes, la suppression des ZFE peut ainsi susciter un soulagement, pour les raisons suivantes :
Nos véhicules de loisirs roulent tous au diesel. Certains propriétaires de véhicules relativement anciens (avant 2006) pouvaient donc craindre de ne plus avoir le droit de sortir de chez eux, ou à tout le moins que leurs voyages soient plus ou moins compromis (lors de passages sur les routes d’une commune appartenant à une ZFE ou bien sûr lors de séjours en ville).
La réglementation des ZFE est très floue : il est difficile de connaître le périmètre géographie des ZFE, qui peut évoluer, et il n’existe aucun portail d’information clair et exhaustif indiquant s’il est possible de parcourir, un jour donné, tel itinéraire approchant de grandes villes.
Les ZFE sont aussi critiquées parce qu’elles touchent d’abord les populations moins favorisées, qui possèdent un véhicule relativement ancien et n’ont pas les moyens d’en changer, surtout pour un véhicule électrique.
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Des dérogations pour les camping-cars
Notons enfin que certaines ZFE prévoyaient des dérogations pour les camping-cars, fourgons et vans (tant qu’ils étaient immatriculés VASP autocaravane). Mais sur ce sujet aussi, l’information n’est pas claire, elle est dispersée sur les divers portails internet des ZFE.
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La qualité de l’air reste un sujet sérieux
La question de la pollution automobile n’est pas une marotte idéologique. La pollution due aux véhicules pose de graves problèmes de santé publique. “Près de 40.000 décès par an, a estimé la ministre de la Transition écologique, Mme Pannier-Runacher (citée par Le Monde). Et les zones à faible émission ont contribué à baisser ces décès précoces.”. Maintenant que les ZFE sont supprimées, la question est donc posée : quelle réglementation plus convaincante pourrait être mise en place ?
Quelle réglementation pour remplacer les ZFE ?
L’équation est difficile à satisfaire. On peut déjà partir des critiques exprimées contre les ZFE pour imaginer une législation plus satisfaisante. Il faudrait une réglementation plus claire, avec une information nationale permettant de savoir quels types de véhicules sont interdits sur quelles routes, un jour donné. Il paraît aussi nécessaire de ménager les faibles revenus, et surtout, de ne permettre les interdictions que si des solutions de remplacement à l’automobile sont mises en place (parkings à l’entrée de la ZFE et transports en commun).
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