Étape et stationnement en van aménagé : ce que dit la réglementation
- bdepierre
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Source : Article paru le 13 octobre 2025 rédigé par la rédaction de VANLIVE

Discret, maniable et plus abordable qu’un camping-car, le van aménagé séduit les voyageurs en quête de liberté. Mais cette liberté ne dispense pas de respecter la réglementation sur l’étape et le stationnement. Voici les règles essentielles à connaître avant de vous garer pour la nuit.
Cet article concerne exclusivement la réglementation de l’étape et du stationnement. Mais la réglementation du van concerne bien d’autres sujets (l’homologation VASP, l’aménagement, la circulation, le voyage, etc). Pour faire le tour de tous ces sujets, vous pouvez consulter notre article général : Toute la réglementation du van et du fourgon aménagé
Van ou fourgon aménagé : une voiture comme les autres selon la loi
Qu’il soit compact à toit relevable ou long de plus de 6 mètres, le van aménagé appartient à la catégorie M1 du Code de la route.
Cette classification regroupe les véhicules de tourisme destinés au transport de personnes, jusqu’à huit passagers plus le conducteur.
Un fourgon aménagé homologué VASP reste donc un véhicule M1, et non un utilitaire ni une caravane. En clair, il bénéficie des mêmes droits de circulation et de stationnement qu’une voiture, sauf dispositions locales contraires.
Les règles de stationnement : les mêmes pour tous
Le Code de la route s’applique de la même manière aux voitures, vans et camping-cars. La réglementation nationale nous est donc plutôt favorable : en van ou en fourgon, nous pouvons stationner partout où une voiture pourrait stationner.
Un fourgon aménagé ne peut stationner que sur les emplacements autorisés, sans gêner la circulation ni créer de danger. Comme tout autre véhicule, il est interdit d’occuper les places réservées (taxis, transports publics, véhicules prioritaires) ou de dépasser le marquage au sol.
Sur la voie publique, le stationnement est autorisé pour sept jours maximum, de jour comme de nuit. Certaines communes peuvent toutefois limiter cette durée ou interdire le stationnement temporairement (jours de marché, travaux, nettoyage…), par arrêté municipal. Ces restrictions concernent alors tous les véhicules, pas seulement les vans ou camping-cars.
Pourtant, nous avons tous vu des panneaux “Stationnement nocturne interdit aux camping-cars et véhicules aménagés”. Comment cela est-il possible ?
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Les interdictions locales

Dans le cadre de son pouvoir de police, le maire peut réglementer le stationnement et la circulation des véhicules. Ce pouvoir est encadré par la loi et par la jurisprudence du conseil d’Etat.
L’article L.2213-4 du Code des collectivités territoriales indique le maire peut interdire l’accès à certaines voies à certains véhicules “dont la circulation sur ces voies ou dans ces secteurs est de nature à compromettre soit la tranquillité publique, soit la qualité de l’air, soit la protection des espèces animales ou végétales, soit la protection des espaces naturels, des paysages ou des sites ou leur mise en valeur à des fins esthétiques, écologiques, agricoles, forestières ou touristiques.”
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Voici ce que nous dit l’UniVdL (Union des industries du véhicule de loisir) sur son site internet. : “Toute interdiction doit être fondée sur des circonstances locales avérées et expressément motivée afin de ne pas être entachée de discrimination et d’illégalité.”
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Des communes parfois sanctionnées en justice
Certaines communes ont donc déjà été condamnées par des tribunaux administratifs à abroger leur arrêté municipal. Des actions en justice sont régulièrement menées par le CLC (Comité de Liaison du Camping-Car, organisme regroupant des professionnels du véhicule de loisirs et des fédérations de camping-caristes).
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Interdictions possibles, mais rarement légales
Voici ce que l’on peut lire sur le site internet de l’UniVdL : “Un arrêté municipal interdisant le stationnement à une catégorie de véhicule doit faire mention des éléments de droits et de fait justifiant la décision (article L. 2213-2 du Code général des collectivités territoriales). La mesure doit être fondée sur une nécessité (perturbation importante due à la circulation ou au stationnement) qui doit être sérieusement motivée, elle doit être proportionnée au trouble qu’elle entend prévenir ou auquel elle souhaite mettre un terme, enfin elle doit être limitée dans l’espace (zone géographique précise) et dans le temps (saisonnalité par exemple).”
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Les barres de hauteur

Les barres de hauteur qui limitent l’entrée dans les parkings sont aussi devenues assez contagieuses, partout sur le littoral. Elles sont généralement positionnées à 2 m, mais pas que, car parfois abaissées à 1,90 m à l’approche de certaines plages. Ces entraves à la circulation, à l’accès, vont donc bien plus loin qu’une interdiction de stationnement nocturne puisqu’elles empêchent carrément le passage. Et pourtant, la Justice administrative a spécifié à plusieurs reprises que ces barres ne pouvaient être posées que pour signaler un danger ou un obstacle (tunnel, pont, arbres…). Il est donc arrivé que l’implantation de barres de hauteur soient déclarées illégales par des tribunaux administratifs.
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Interdictions et barres de hauteur : comment se comporter ?
Nous vous recommandons de respecter les interdictions locales, même quand elles vous semblent ne pas respecter la légalité. tant qu’elle n’a pas é té annulé e par décision du tribunal, l’interdiction signifié e par arrêté doit être appliqué e et, en cas de contravention, l’amende doit être payée, quitte à saisir ensuite le tribunal administratif et à passer son temps en longues démarches.
La meilleure manière de lutter contre les interdictions illégales, c’est d’adhérer à une association ou à un club de camping-caristes, qui par le biais de leurs fédérations agissent auprès des pouvoirs publics (et qui sont mieux entendus s’ils ont beaucoup d’adhérents).
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Stationner n’est pas camper : la règle clé
La distinction entre stationner et camper est essentielle. Dormir dans son véhicule n’est pas interdit, tant qu’on reste dans le cadre du simple stationnement :
les quatre roues au sol,
sans cales ni vérins,
sans store ni toit relevable,
sans mobilier déployé à l’extérieur.
Dès qu’un de ces éléments est installé, l’usage du véhicule devient assimilé à du camping — interdit sur la voie publique. Tant que votre van ressemble à une voiture à l’arrêt, vous êtes donc dans la légalité.
Stationner en milieu urbain, dans un village ou en pleine nature (sur un parking prévu pour cela) pour quelques minutes, une journée complète ou une nuit, ça ne veut pas dire que vous êtes en train de camper.
A lire sur le site internet du Monde du Camping-Car
Étape sur aire ou en camping : d’autres règles à connaître
Les aires d’accueil et les campings obéissent à leurs propres règlements. Au camping, vous êtes libre d’occuper votre emplacement, dans la limite des règles internes. Sur les aires dédiées, la situation dépend du statut du terrain : certaines sont publiques (partagées avec les voitures), d’autres privées.
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Dans tous les cas, il faut respecter la signalétique à l’entrée et la cohabitation avec les autres voyageurs : inutile de sortir le mobilier si l’espace est limité ou très fréquenté.
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Et pour finir…
La réglementation ne fait pas tout. Ce que l’on peut faire ou pas relève aussi parfois du bon sens (civique) plus que de la loi. Savoir profiter de sa liberté sans déranger le voisinage, ce n’est pas qu’une affaire de code la route… C’est pourquoi nous vous suggérons la lecture de l’article ci-dessous.
Dans la pratique du van, ce qui est sympa, c’est la liberté. On roule et on stationne comme une voiture, avant de dormir à bord. Mais si l’on veut que ça dure, on n’a pas … Lire la suite de
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