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Photo du rédacteurPatrick Lablanche

VISITER PISTOIA, LA PETITE FLORENCE, EN TOSCANE, LORS D’UN VOYAGE EN ITALIE EN CAMPING-CAR

Source : article d'Anette LACROIX, paru le 18/08/2020 dans les actualités du magazine Le Monde du Camping-Car


La ville de Pistoia, en Toscane, est une merveilleuse étape pour les camping-cars. Notre correspondante en Italie Annette Lacroix nous guide à travers cette “Petite Florence” qu’elle connaît par cœur.


Cette charmante cité est située en Toscane, aux pieds des Apennins dans une plaine industrielle et malgré tout très « verte ». En effet la ville est cernée de toutes parts par des pépinières, dont la première fut établie en 1849. Autour de la ville, ce ne sont que bébés cyprès, pins, oliviers, arbres, rosiers et fleurs de toutes sortes.

En 1864, la voie ferrée Porrettana reliant Pistoia à Bologne fut inaugurée laissant la voie à l’expansion de la ville et à son industrialisation.


A 30 km au nord de Florence

Pistoia est une cité ancienne dont l’origine remonte certainement au IIe siècle avant J-C. Sa position géographique intéressante la fit prospérer rapidement et quelques siècles plus tard, elle prit une certaine importance car elle se trouvait à proximité de la via Cassia qui reliait Rome à Florence et à Lucques. (Pistoia se trouve à 30km au nord de Florence, à 60 km à l’Est de Lucques et guère plus de la méditerranée).

La première enceinte de la ville fut achevée au cours du VIIIe siècle. Les murs avaient une hauteur de 14 mètres et faisaient 1200 m de long. En fait, ils enserraient ce qu’on peut appeler le cœur de la ville, à savoir la Piazza del Duomo et quelques pâtés de maisons.

Mais ce petit centre fut vite trop petit et on construisit en dehors des murs, maisons et églises puis un deuxième cercle de murailles pendant la deuxième moitié du XIIe siècle. Au fur et à mesure que la ville s’agrandissait, on en construisit un troisième plus haut et plus long, au XIVe siècle. Quatre portes gardaient la ville. Malheureusement, elles furent détruites entre 1912 et 1925.

Voici Pistoia quelque peu présentée. Mais Je vais surtout vous présenter La Piazza del Duomo.


La Piazza del Duomo

La Piazza del Duomo, qui est l’une des plus belles places toscanes, construite selon les critères Toscans. Elle est le cœur antique de la ville car c’est à cet endroit que les premières constructions virent le jour. La place est légèrement surélevée par rapport au reste de la ville qui était, fut un temps, marécageuse et arrosé par deux torrents : l’Ombrone et le Brana. C’est d’ailleurs pourquoi dans ce quartier de la ville étaient installés les teinturiers puisque ces derniers avaient besoin d’eau courante.

Cette place regroupe les trois pouvoirs :

  • Le religieux, avec la Cathédrale San Zeno qui fait face au baptistère.

  • L’administratif, avec le Palazzo Comunale.

  • Le judiciaire, avec le tribunal (le Palazzo Pretorio).

La Cathédrale San Zeno


De style Romano- Pisan, elle est très ancienne. Elle remonterait à l’an 923. Elle fut remaniée plusieurs fois, 2 incendies et un tremblement de terre en sont la cause. Au début du XIIe siècle, elle passa du style Lombard au style Roman.  La construction et la décoration du porche datent des XIVe et XVe siècles.

La lunette du portail (vierge et Enfant) et la décoration du tympan sont attribuées à Andrea Della Robbia en 1505. Elles sont en terre cuite vernissée. Elle comporte dans sa partie haute 3 galeries superposées. A l’angle droit du sommet, la statue de San Zeno datant de 1336.

L’intérieur comprend trois nefs et le plafond de la nef centrale est construit en chevrons de bois polychrome du 14ème siècle. Sous le chœur, une crypte, qui fait montre des vestiges d’une villa romaine. On y trouve également des plaques de marbre du 12ème siècle (1165) représentant : La Cène, l’Arrestation du Christ et la Visitation, des fresques du 15ème, des peintures sur bois du 17ème et une superbe Vierge en majesté de Verrocchio et Credi) datant de 1480. On peut voir également plusieurs monuments funéraires. Dans le bas-côté droit, celui de Cino da Pistoia de 1337 (poète, grand ami de Dante).


Le trésor le plus précieux de Pistoia

Mais le trésor le plus important de Pistoia reste l’autel de San Jacopo (Saint Jacques). C’est un autel en argent qui se trouve dans une chapelle, à droite en entrant. (On peut l’éclairer en mettant quelques sous… Fut un temps où il fallait aller chercher le bedeau pour le faire!) Une œuvre du Moyen-Age réalisée de 1287 à 1456 et pour lequel de nombreux artistes ont collaboré. Tous étaient Toscans (dont Brunelleschi). Il est en feuilles d’argent repoussé et ciselé garni de pierres précieuses et d’émaux. Il est composé de différents panneaux représentant l’Ancien et le Nouveau Testament. 628 personnages y sont représentés.


Autour de la cathédrale

Attenant à la cathédrale, l’ancien Palais des Evêques dont la construction remonte à l’an 1000. Il subit de nombreuses transformations. Au rez-de-chaussée fut même installée une pharmacie  « Pharmacie des Ferri » remplacée actuellement par l’office de tourisme qui pourra vous prodiguer ses conseils pour visiter la ville et vous distribuer le plan de la ville.


Le Campanile



Le Campanile, jouxtant la cathédrale San Zeno, fut sans doute construit au XIIe siècle et construit en plusieurs étapes.

La base jusqu’à une certaine hauteur est en grès. Puis viennent 3 étages de galeries à logettes revêtues de marbres bien sûr vert et blanc. Sur une des faces, une horloge (la première datait de 1374, la dernière de 1905), rénovée au cours des siècles

C’est un des plus beaux et élégants campaniles d’Italie. Quelques visites y sont souvent organisées.


Le Baptistère San Giovanni in Corte

Le magnifique baptistère est situé face à la cathédrale et au campanile, près du Palais Prétorien (siège du Tribunal). Vous n’imaginez pas comme cette place est majestueuse et ce baptistère lui donne véritablement une spiritualité supplémentaire. Il se trouve à un point stratégique de la place et attire comme un aimant…

C’est un édifice de style gothique, construit au XIVe siècle, sur les fondations de l’ancienne église Sainte-Marie et Saint-Jean.

In Corte, à ma connaissance, n’a pas de traduction. C’est la curtis domini regis, siège du Gastaldo, à l’époque Lombarde. Le Gastaltato était une circonscription administrative gouvernée par un fonctionnaire de la cour royale, le Gastaldo. Son rôle pouvait être d’ordre civil, militaire et judiciaire.

Le baptistère est comme de nombreux édifices religieux de Pistoia tout rayé de marbre vert et blanc. (Le marbre vert venant de Prato (ville tout près de Pistoia) et le marbre blanc de Carrare dont tout le monde a entendu parler).

Il est de forme originale, car octogonal avec un toit de forme pyramidale recouverte de plaques de plomb, et une très jolie lanterne. Une galerie entoure la base du toit, avec une balustrade en marbre. A chaque angle, une flèche et une statue.

Au-dessus du portail principal, magnifique en bois sculpté par Pier Francesco Ventura en 1523 (il existe 2 autres portails), le tympan est orné de 3 statues.

Au centre La Vierge à l’Enfant entre Saint Jean-Baptiste et Saint Pierre, qui seraient de Nino et Tommaso Pisano.

Le linteau est composé de 4 bas-reliefs qui narrent la vie de Jean Baptiste :

  • Jean Baptiste devant Hérode

  • La danse de Salomé

  • Salomé offrant à Hérode la tête de Jean-Baptiste

  • Sépulture de Jean-Baptiste

A l’intérieur du Baptistère, les fonts baptismaux en marbre blanc sculptés par Lanfranco da Como en 1226, de forme carrée. A chaque angle, un trou sans doute prévu pour mettre de l’eau bénite, de 75 cm de diamètre et de 80 cm de profondeur (Photos interdites). La simplicité qui règne à l’intérieur invite à la prière. Le blanc nous purifie et il est facile d’imaginer la ferveur qu’un baptême dans ce lieu pouvait engendrer… C’est véritablement un lieu de recueillement. A la fin du XIXème siècle, mon grand-père, ses frères et sœurs y ont été baptisés.

Les fonts baptismaux ne sont plus utilisés depuis le début du XXe siècle. (En 1941, ma cousine par autorisation exceptionnelle y fut malgré tout baptisée).

En montant la via Ripa del Sale sur la gauche, nous avons le Palazzo Comunale et sur la droite la Torre Catilina, en face le Palazzo Pretorio.


Le Palazzo Comunale

Ce palais communal est également appelé le palais de Giano (Giano Della Bella, noble Florentin qui le fit construire en 1294). Des travaux d’agrandissement et d’embellissement dont la construction du porche se poursuivirent ainsi jusqu’en 1350. Au XVIe siècle l’intérieur du palais connut une importante restructuration.

Au centre de la façade, on peut voir le blason des Médicis, qui fut installé en 1513. Il est surmonté de clés et de la tiare papale, en l’honneur du pape Léon X.

A l’étage, un centre de documentation dédié à un grand architecte Pistoiais a été aménagé. Une salle réunit peintures sur toile et bois (XIIIe, XIVe et XVe siècles), mais également des faïences, des verres et de la porcelaine, des monnaies et des tapisseries.


La Torre di Catilina

C’est une construction en pierres massives qui atteint une hauteur de 30 mètres. Cette ancienne tour de garde, parmi plusieurs qui existaient dans la ville, est une des rares à subsister à Pistoia. Elle n’est toutefois pas ouverte à la visite. Elle témoigne du passé historique de Pistoia, en portant le nom d’un des grands personnages que fut Catilina, à l’époque romaine, et de la guerre sociale qu’il mena avec Pompée et Cicéron, dans le seul but de renverser la République.


Le Palazzo Pretorio

Plus couramment connu sous le nom de  » Palazzo del podesta » ou « Pretorio », construit au XIVe siècle. De nos jours, l’architecture du palais Prétorien, est le résultat de sa restauration qui date de la moitié du XIXe siècle et qui fut entreprise à l’initiative de la municipalité de Pistoia. A l’époque médiévale, et pendant la domination des Médicis, il fut longtemps occupé par les magistrats de la ville (Podestà) et les »Commissaires Florentins ». Ce n’est qu’à l’abolition des « podestats » qu’il devint le siège de la « cour collégiale » avant de devenir la « cour royale de première instance ». C’est dans la cour actuelle du palais que les « procès publics » étaient rendus.

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